Dina suit un chemin ascendant. Son intimité avec Jésus croît, elle s’identifie
à lui. Elle continue, écoutant la voix, que depuis petite, elle a entendue en
son cœur, parfois non seulement dans la prière, mais aussi dans le travail et même
durant les moments de recréation. Extérieurement, comme toujours, personne ne
remarque rien. Elle partage avec ses compagnes, se divertit avec elles et dans
son cœur le Seigneur se manifeste à elle.
En elle, domine chaque fois plus la confiance en Jésus et parfois, elle
se prend la liberté de lui dire des folies, oui des folies ; n’est-ce pas
vrai que quand deux êtres s’aiment beaucoup, on ne trouve pas les mots
appropriés pour exprimer cet amour ? Jésus se convertit chaque fois plus
dans la “Vie de sa vie” et, un jour elle l’entend qu’il lui dit : “Je suis
celui qui travaille en toi et pour toi, dorénavant tu t’appelleras Jésus, mais
quand tu feras quelque folie cela viendra de toi et tu t’appelleras Cécilie
”. Et, tu sais ? Dina se rend compte de ses légèretés et alors
elle entend une voix qui lui dit : “cela l’a fait Cécilie”. Jésus commence à se
substituer à elle et cette substitution, qui ira croissante, traduit ce que dit
Saint Paul : “Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.”
Son amour de l’Eucharistie, que depuis sa première communion l’avait
envahie, augmenta. Un jour, tandis qu’elle était devant le Saint-Sacrement
exposé à la chapelle du noviciat, il lui paraît voir une multitude de personnes
qui courent à leur perdition. Jésus lui dit qu’elle peut les sauver, en priant
pour elles et en lui offrant de petits sacrifices ; comme un véritable apôtre,
elle le fait immédiatement et elle voit comment la grâce gagne et ceux qui
couraient à leur perdition abandonnent ce chemin. En plusieurs moments, elle a
une soif ardente de sauver des âmes et sent pour cela une grande responsabilité
qui va la poursuivre toute sa vie. Elle ne peut pas s’enfermer dans sa vie
intérieure ; elle a besoin d’ouvrir des espaces pour les autres. Souvent,
elle répète : “ mon Dieu, je te demande la grâce de vivre et de mourir
martyr d’amour, victime d’amour, apôtre d’amour ”. En juin 1923, sa devise se
profile “aimer et souffrir.” En elle, tout est une ascension constante et
rapide. Son amour et son désir de s’unir à Dieu sont si intenses que, avec Ste
Teresa d’Avila, elle peut dire : je meurs de ne pas mourir …
A mesure que les jours passent, en Dina croît le désir d’appartenir radicalement à Jésus, de se livrer totalement à lui par les vœux d’obéissance, pauvreté et chasteté. Déjà dix-huit mois ont passé depuis qu’elle a commencé le noviciat et arrive le tant attendu 15 août 1923. Ses parents sont présents, un de ses cousins célèbre la Messe, et aussi le prêtre qui l’a dirigée spirituellement la moitié de sa vie.
Dina prononce publiquement les vœux
qu’elle avait déjà offerts au Seigneur d’une manière privée. Bernadette, son amie de New-York, fit aussi
sa profession le même jour. Dina est déjà Religieuse de Jésus-Marie, la
Congrégation fondée à Lyon (France) par Claudine Thévenet en 1818.
Avant de laisser le noviciat, elle concrétise ses sentiments en une poésie ;
c’est l’idéal qu’elle poursuit : “Jésus, je serai sainte”.
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